FANNY ET ALEXANDRE
FANNY ET ALEXANDRE
Un roman, une série télévisée, un film sorti en 1982 ont servi de base à Julie Deliquet à Florence Seyvos et Julie André, pour l'adaptation scénique d'une des oeuvres les plus emblématiques d'Ingmar Bergman, sa dernière aussi.
La première partie se déroule dans le théâtre qui appartient à la famille Ekdahl, on vient d'y jouer "le jeu de la naissance du Christ". Oscar Ekdahl s'adresse au public pour le remercier d'avoir assisté à cette dernière représentation et annonce la prochaine création : Hamlet. La troupe salue, le rideau se lève et nous sommes dans le lieu où ils vont tous assister au traditionnel repas de Noël. Il y a là les comédiens, leur famille, des amis, les enfants, les domestiques, l'oeil du spectateur les suit comme dans un long plan séquence d'une grande fluidité. Le lendemain première répétition d'Hamlet Oscar fait une crise cardiaque et meurt.
Dans la seconde partie, Emilie veuve d'Oscar abandonne le théâtre elle épouse Edvard Bergerus un évêque qui habite avec sa soeur Henrietta. Elle part vivre chez lui avec ses deux enfants et réalise rapidement qu'Edvard est un fondamentaliste religieux obsédé par le bien et le mal, un pervers qui avec la complicité d'Henrietta se livre avec sadisme à des sévices corporels et moraux sur Fanny et Alexandre les enfants d'Emilie qui finira par se libérer de cette vie qu'elle pensait "normale" pour retourner au théâtre et se réfugier dans ce monde où chacun vit à travers les personnages qu'il incarne.
Je n'avais pas vu le Vania revu par Julie Deliquet il y a deux saisons. Je découvre donc son travail avec cette brillante adaptation. Si on connaît un peu l'oeuvre de Bergman on y retrouvera quelques uns de ses thèmes récurrents, la religion, le couple, les fantômes. Cet univers la metteuse en scène à su se l'approprier, sans s'en éloigner. Elle nous livre une belle mise en scène parfaitement maîtrisée, une mise en abyme et une réflexion sur le théâtre : quand on y a baigné est t'il possible d'y renoncer volontairement ?
Fanny et Alexandre ce sont Jean Chevalier et Rebbeca Marder ils n'ont plus l'âge du rôle, on l'oublie très vite car ils sont excellents. Mais ne le sont ils pas tous ? Denis Podalydes, Elsa Lepoivre, Florence Viala, Thierry Hancisse impressionnant évèque et tous les autres
parmi lesquels on peut citer Cécile Brune dont ce sera probablement une de ses dernières apparitions au français,
Hervé Pierre qui de rôle en rôle s'affirme comme un des comédiens majeurs de la troupe et je suis impatient de le découvrir bientôt dans le rôle titre de la vie de Galilée de Brecht.
Une réussite de plus pour cette saison 18/19 que je vous conseille.
A voir jusqu'au 16 juin
Toutes les informations ici
@Brigitte Enguérand
@yann le galopin
Vu le 7 mai 2019 à la Comédie Française Richelieu
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