ELEPHANT MAN



ELEPHANT MAN 




Dans la mémoire collective, Elephant Man, c'est le film de David Lynch sorti en 1980 inspiré des mémoires de Frederick Trèves le médécin qui s'occupa de lui. Dans la distribution il y avait John Hurt (John Merrick), Anthony Hopkins (Dr Treves) et Anne Bancroft (Mrs Kendall).

Elephant Man c'est aussi une pièce de Bernard Pommerance crée en 1979 à Broadway avec presque mille représentations, récompensée d'un Tony Award, dans laquelle pendant quelques mois David Bowie endossa le rôle titre. C'est cette  oeuvre que David Bobée a co-adaptée avec Pascal Collin, et met en scène.

Afublé d'excroissances qui le font ressembler à un éléphant, John Merrick est un être laid et difforme. Maltraité, il est exhibé dans les foires par un bateleur sans scrupules qui le considère comme un animal et ne s'intéresse à lui que pour  le peu d'argent qu'il rapporte.
John est recueilli par le Dr Treves, un médecin du London hospital qui souhaite étudier les origines de sa maladie & le soustraire à son bourreau.
"Je ne promet pas de te guérir, mais de te soigner"
Au sein de l'institution où des visites clandestines et monayées sont organisées pour le voir, éléphant man continue à susciter la peur. Peu à peu médecins et personnel se rendent compte que celui que l'on considère comme un monstre est un être humain, intelligent, sensible et qui adore les livres.
Mrs Kendall une actrice célèbre qui a entendu parler de lui demande à le rencontrer.

Bien que datant de quatre décennies, le propos de l'auteur est toujours d'actualité. Aujourd'hui il est impossible d'aller sur les réseaux sociaux, d'allumer la télévision, de sortir dans la rue sans être confronté à la stigmatisation, au regard de l'autre, à la violence, au rejet de la différence quelle que soit cette différence.
Où se situe la vraie laideur ?

Dans la jeune garde des metteurs en scène français, David Bobée est un de ceux dont j'admire le plus le travail. Un de ceux dont je ne veux manquer aucun spectacle. Inventif, mêlant souvent différentes disciplines artistiques, (cirque, danse, musique...) ses mises en scène sont toujours très belles, et celle ci ne déroge pas.
Comment oublier ce moment bouleversant où tous les personnages rassemblés, disent en évoquant Merrick "il est comme moi".

Elephant Man c'est Joey Starr, il est en scène du début à la fin. Un rôle écrasant où sans artifices ni maquillage il est d'une présence incroyable. C'est une révélation.
Béatrice Dalle est Mrs Kendall. Certains lui reprochent de ne pas avoir de formation théâtrale et alors ? Ce qui compte, c'est son intensité, sa sincérité, son émotion. La seconde fois où j'y suis allé (oui oui, j'y suis allé deux fois), j'étais suffisamment près de la scène pour voir que ses larmes n'étaient pas feintes.
Ces deux là ne sont pas des comédiens formatés, ils jouent avec leur instinct, leur sensibilité et je les aime.
Le reste de la distribution est en harmonie. On sent qu'il s'agit d'une vraie troupe investie et homogène. Christophe Grégoire (formidable Dr Treves), Michaël Cohen, Grégori Miège, Radouan Leflahi (qui fut un magnifique Peer Gynt), Clémence Ardoin, Arnaud Chéron, Papythio Matoudidi, Xiao Yi Liu (étonnante danseuse) et Luc Bruyère (formé par Carolyn Carlson) inquiétant Jack l'éventreur.

Comment ne pas mentionner que toute la salle se lève spontanément et comme un seul homme à la fin pour une longue ovation. 

Un spectacle dont le message de tolérance et d'humanité me touche beaucoup.
"Arrêtons d'avoir peur de ceux qui ne sont pas comme nous"
(Béatrice Dalle/Joey Starr)



Scénographie David Bobée
Création lumière Stéphane Babi Aubert
Création vidéo Wojtek Doroszuk
Musique Jean-Noël Françoise
Costumes Anthony Vaccarello & Stéphane Barucchi

Durée 2h40 sans entracte

Prolongations du 28 novembre au 14 décembre
aux Folies Bergères
Toutes les informations ici 

Puis en tournée










Vu aux Folies Bergères les 6 et 20 octobre 2019






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