ANGUILLE SOUS ROCHE
ANGUILLE SOUS ROCHE
Un fracas assourdissant, une tempête, dans le noir où on ne perçoit juste que des ombres, une jeune femme est en train de se noyer, quelque part entre les Comores et Mayotte.
Elle nous fait le récit de sa vie.
L'anguille puisque c'est ainsi qu'on la nomme a 17 ans, elle vit dans un petit village, au lycée on la trouve un peu bizarre.
Un jour, son regard croise celui de Vorace, un ami de son père qui est pécheur et ils vont entamer une liaison. Féroce n'est pas fidèle, enceinte, l'anguille rejetée par son père et son amant, va tenter de partir à Mayotte, dans un canot avec d'autres migrants en espérant y trouver la liberté et l'indépendance.
L'adaptation du roman d'Ali Zamir par Guillaume Barbot qui est également metteur en scène, donne toute sa force et sa beauté aux mots. C'est avec beaucoup de sensualité que sont évoqués les gestes amoureux, les peaux qui se touchent, mais aussi les lieux. Les lumières de Kelig le Bars et la scénographie Justine Bougerol créent les ambiances, le soleil, nous sommes dans ce village, et aussi au fond de la mer.
Seule en scène, Déborah Lukumuena césarisée pour son rôle dans le film Divines, est une formidable anguille, solaire, lumineuse, bouleversante. Avec une belle intensité elle restitue la puissance évocatrice du texte, accompagnée par deux musiciens Pierre-Marie Braye-Wepp et Ivan Talbot.
Si vous y prêtez attention, à la fin du spectacle, il y a cette terrible phrase projetée : 73 kilomètres séparent Les Comores de Mayotte et déjà plus de 15000 personnes se sont noyées en tentant la traversée. De ceux là on ne parle pas, ou peu car ils ne sont pas proches de nos frontières.
Encore un spectacle avec malheureusement trop peu de dates
ne manquez pas celles qui restent.
Pour quand une reprise et une tournée ?
toutes les informations ici ⬇⬇⬇
au TGP jusqu'au 27 janvier
et au Tarmac en version concert les 30, 31 janvier et les 1er et 2 février (texte lu par Déborah Lukumuena au micro avec les deux musiciens)
Vu au TGP le 20 janvier 2019
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