UNE ACTRICE


Elle arrive par la salle, côté jardin, frêle et menue,
et vient s'asseoir sur le bord d'une estrade qui servira un peu plus tard dans la soirée aux comédiens qui jouent
Berlin Kabarett.
Elle, c'est Judith Magre, une actrice, et quelle actrice !
regard perçant, lèvres carmin, et cette voix, cette voix grave qui de temps en temps monte un peu.

Elle nous raconte d'abord l'histoire d'Anne-Laure qui s'extasie chaque matin en ouvrant ses volets sur le
 dos d'albâtre d'André un ouvrier qui travaille en bas de chez elle.

Puis Thierry Harcourt la rejoint pour une vraie fausse
interview écrite par Philippe Myniana dont elle a déjà joué plusieurs pièces.
    Et l'actrice même si elle dit n'avoir rien à dire
se raconte. Ses premiers jours à Paris où elle dormait sur un banc avant d'être recueillie par une autre Anne-Laure.
Sartre, Beauvoir, Genet, Max Ernst, Céline
et tant d'autres qu'elle a côtoyés.
Ses débuts sur scène, sa famille,
sa passion pour le théâtre.
Les copains avec qui elle aime boire des coups
après le spectacle.
De la nuit où elle aime vivre et marcher dans Paris 
en écoutant le bruit de ses talons sur le bitume.
Elle rembarre l'interviewer quand il dit qu'il voudrait écrire un livre sur elle et lui conseille de s'intéresser  
plutôt aux abeilles qui sont en train de disparaître.
Elle en dit beaucoup mais pas plus qu'elle n'a
envie de dire.
Le temps de fredonner un refrain,
d'esquisser quelques pas de danse et voilà
c'est fini, elle rentre en coulisses sous les
applaudissement et au bras de son partenaire.
Avec les mots de Minyana, l'actrice vient de nous
raconter Judith Magre
C'est beaucoup trop court, et on l'aurait
 écouté bien plus longtemps.

Beaucoup de complicité et de tendresse dans cette jolie soirée qu'il serait dommage de manquer



crédit photos Pascal Victor

toutes les informations ici


vu au Poche Montparnasse le 
20 juin 2018








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