FRANCOISE ADRET


Chère Françoise,

C'est au début de ce mois d'avril que j'ai appris votre décès.

Quand je vous ai connu, il y a bien longtemps......
c'était dans le cadre de mon activité professionnelle, 
et je crois que la sympathie mutuelle fut immédiate.

Quelques mois plus tard, vous m'avez invité à prendre
l'apéritif chez vous rue Saint-Honoré, et d'autres fois encore.
Nous parlions de tout et de rien, je vous écoutais raconter.
Vos tournées en Espagne en car, le tournage d'un film
d'Henri Decoin auquel vous aviez collaboré, 
de ce danseur qui aurait dû arrêter parce qu'il
ne pouvait plus arquer.....
de la collection d'outils anciens héritée de vote père,
de votre métier par lequel vous étiez passionnée
danseuse, chorégraphe, maître de ballet.

Je me souviens aussi d'une répétition de l'opéra
Le coq d'or de Rimski Korsakov à laquelle vous m'aviez invité au Chatelet. Nous devions être cinq personnes dans la salle,
et j'ai pu monter sur la scène après le spectacle. Dans la mise en scène le coq s'agitait beaucoup sur son clocher, 
 vous me disiez tiens il fait son aérobic.
Piquante avec beaucoup de gouaille.


Un peu plus tard je me souviens d'un dîner
dans votre nouvel appartement rue Singer où
était venu nous rejoindre le régisseur technique
d'une prestigieuse compagnie qui se produisait
au théâtre des Champs Elysées.
 J'allais à la découverte du monde de la
danse que je ne connaissais pas.
J'étais fasciné par cet univers que je découvrais grâce
à vous.

De mutations professionnelles pour moi 
en changements de poste pour vous nos rencontres se sont espacées, et comme cela arrive trop souvent
nous nous sommes perdus de vue.

Des années plus tard, une amie vous a donné mon numéro et vous m'avez appelé, je vous ai reconnue tout de suite,
nous nous sommes promis......
mais le temps à passé et voilà.

Vous étiez une femme libre, drôle, peu conventionnelle
et plutôt rock'n roll je vous aimais beaucoup.
Quand je pense à vous j'entend votre voix si reconnaissable
me raconter encore et encore....

Alors là ou vous êtes Françoise, reposez en paix, je vous embrasse et je vous dis, qui sait, un jour peut-être ailleurs, autrement.

Pour ceux qui ne le savent pas, c'est à Françoise Adret que l'on doit le célèbre ballet Cendrillon de Maguy Marin.
Ce fut sa première commande lorsqu'elle arriva à la direction du Ballet de Lyon en 1985.

Je ne peux terminer ce billet sans avoir une pensée pour
Patrick L, un de vos proches perdu de vue lui aussi.

Françoise Adret 7 août 1920 / 1er avril 2018



crédits photos
Le républicain lorrain Max PPP et DR


Francis de Connink a consacré un livre à
Françoise Adret
éditions centre national de la danse







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