FELLINI ROMA ET MOI
FELLINI ROMA ET MOI
Devant le miroir fictif où une psy réputée pour aider ses patients à régler leurs problèmes en une seule séance l'invite à se regarder, Bunny Godillot va se livrer à une introspection dont nous allons être les témoins.
Fille de bouchers, Gabrielle Gro aime s'enfermer dans la chambre froide parmi les quartiers de viande. Là elle peut rêver à un avenir où elle se voit comédienne. "Les rôles ça se décroche, et toi tu es bien placée avec tous ces crochets dans le frigo de ton père" lui dit sa grand-mère qui la soutient et l'emmène au cinéma voir les films de Fellini, La dolce vita, 8 et demi. Elle a envie de tourner avec lui.
A seize ans, elle qui rêve sa vie puis la réalise, fugue à Rome pour rencontrer le maestro qu'elle admire tant. C'est bientôt chose faite, studio 5 à Cinecitta sur le plateau de Roma. Gabrielle que le cinéaste surnomme Galline sympathise avec "Fellino". Il la dessine, ils font des promenades à Rome. Mais ls ne tourneront jamais ensemble et leur ultime projet ne verra pas le jour.
Sortis du grand sac à bandoulière où elle transporte sa vie et qu'elle à vidé sur la scène, des objets, des photos vont faire resurgir d'autres anecdotes, d'autres personnages. Jude Law auprès de qui elle est assise à la Mostra de Venise, ses enfants, son agent, Sandro son amoureux jaloux, l'Italie qu'elle aime tellement. Et aussi un foulard rouge sur lequel elle vaporise le parfum de sa mère dont les appels ponctuent le spectacle et qu'elle évoque avec une infinie tendresse.
Autoportrait, autofiction dit le sous titre de Fellini Roma et moi. Quelle est la part de vérité ? quelle est la part de fiction ? A vrai dire on ne veux pas le savoir et on écoute Bunny Godillot qui d'une belle écriture, avec beaucoup d'humour, d'autodérision dresse un portrait de femme et de comédienne drôle et touchant.
Un spectacle attachant qui nous dit qu'il faut croire en ses rêves.
@Franck Harscoët
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